L’avenir du futur du travail de demain

Oct 12, 2018 | Culture de l'innovation | 0 commentaires

Merci encore à Jean-Christophe Anna pour son invitation à participer à #rmsconf2018 à l’espace centquatre à Paris. #RMSconf, avec le hashtag, est un événement annuel qui rassemble les professionnels du recrutement, profession à laquelle j’ai appartenu. En Australie. Il y a une vie de ça. 

Mon intervention portait sur l’avenir du travail. Sujet très à la mode en ce moment. Entre les inquiets de l’automatisation et les hippies de la freelancisation, tout le monde a sa petite idée sur ce que l’avenir du travail nous réserve. Et tout le monde s’inquiète…

Si vous suivez ma série en épisodes sur Medium vous connaissez peut-être déjà l’histoire mais je souhaitais commencer mon intervention en faisant une visite historique des lieux. La halle du 104 est un lieu historique dans le monde des startups.

Il était une fois, à leweb 2008 

Nous sommes le 9 décembre 2008. Melody et Garrett accompagnés d’un ami, Travis, écoutent leur pote Gary Vaynerchuck être interviewé par Loic Lemeur. 
Melody travaille dans les médias et Garrett est salarié de Ebay après que sa société « StumbleUpon » ait été racheté par le site marchand pour la somme de 75 millions de dollars. Originaires de San Francisco ils vivaient alors dans des quartiers de San Francisco éloignés l’un de l’autre causant des problèmes logistiques lors de leur rencontres.
 
Pour Garrett la situation était claire : Il y avait trois possibilités pour se déplacer, tout en le faisant avec « style » comme il le dira : 
1. Avoir une voiture. Il s’était acheté une mercedes avec son argent une mais détestait conduire en ville. Donc non. 
2. Prendre un taxi. Mais l’organisation des taxis à l’époque était, hum, ben comme celle de Paris. Passons..
3. Recruter un chauffeur pour conduire sa voiture. 
 
L’entrepreneur en lui se dit qu’il y avait peut-être le moyen de mixer les possibilités 2. et 3. en achetant 10 mercedes dont on pourrait contacter les conducteurs grâce à une app. Génie ! Quand il en parla à Travis qui lui aussi était à l’époque salarié de la boite qui avait racheté sa startup, Travis lui répondit qu’il ferait mieux d’utiliser les chauffeurs de limousines qui n’ont pas de courses plutôt que de dépenser du pognon en bagnoles allemandes. 
 
Je pense que vous avez déjà compris que Garrett Camp et Travis Kalanick sont les co-fondateurs de l’entreprise qui les propulsera à la 48e place ex-aequo du classement Forbes des gens les plus riches du monde : UBER
futur du travail. Gary Vaynerchuck interviewé par Loic Lemeur. Dans l'assistance : Garrett Camp et Travis Kalanick de Uber
futur du travail, Travis Kalanick, Garrett Camp et Gary Vaynerchuck

L’avenir du travail est déjà là

La raison pour laquelle je vous parle de cette histoire est que lorsqu’il étaient assis au CentquatreParis, ces 2 types n’avaient pas du tout prévus qu’il allaient secouer l’économie mondiale, créer le mouvement de l’uberisation et mettre l’industrie du transport urbain à feu et à sang. 
 
Pourtant en 2008, tous les élément qui allaient créer ce séisme économique étaient là : L’iphone, l’app store, Google Maps et la Gig Economy. Simplement, à l’époque, nous ne pouvions pas en connecter les points. « Connecting the dots » comme le dit Vincent Avanzi interviewé dans mon «Podcast Iconoclaste».

En prenant une image, si Garrett et Travis étaient des peintres (ou des tagueurs vandales),  ils ne savaient pas encore à quoi allait ressembler le tableau final mais ils disposaient déjà d’un canvas et de la peinture pour le réaliser. 

avenir futur du travail benjamin chaminade.003

 
C’est la même chose  pour le futur du travail. Personne ne sait à quoi il ressemblera vraiment, pourtant nous pouvons déjà en capter certains éléments aujourd’hui. Malheureusement, sans pouvoir actuellement distingués ceux qui seront importants de ceux qui ne le seront pas.
 
Prenons par exemple les vacances illimités proposées par certaines startup comme Netflix, Indeed ou Popchef depuis 3 ans. Présentées comme pratiques managériales innovantes elle sont aujourd’hui dénoncées comme manipulation et hypocrisie de la part des dirigeants qui tablent sur le fait que les employés eux-même n’oseront pas ou n’en auront pas l’occasion s’ils veulent atteindre leurs objectifs. 

Maintenantologue, pas futurologue

Le futur se constitue sur le présent donc avant de s’emballer sur les thèmes futuristes à la mode, regardons les différents mouvements présentés par autant d’experts qui annoncent le monde de demain.
 
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> Les consultants libérés pour lesquels l’avenir du travail signe la fin de l’infantilisation imposée par la hiérarchie. C’est la fin du chef intermédiaire
> Les Experts en management documentalistes qui cataloguent les pratiques issues des startups pour prouver que l’avenir va demander encore plus de Leadership. C’est la fin du manager « mou »
> Les Optimistes pour lesquels l’avenir va être marqué par la fin du travail salarié au profit d’électrons libres (en français) en oubliant que selon les derniers chiffres de l’Insee (qui datent de 2015) il y a en France 6% de travailleurs indépendant de moins qu’en 1980. Pour eux, c’est la fin du salariat
> Les technoprophètes anxieux pour lesquels avenir = Digitalisation + automatisation + robotisation =  Revenu universel pour tous pour rester propre. C’est la fin de l’être humain 
> Les adeptes du NWOW – New Way of Working- les fans de l’ATAWAD et du BYOD pour lesquels l’avenir du travail est en train de s’affranchir du lieu de travail pour nous permettre de travailler où nous voulons quand nous voulons tout en restant salarié de notre entreprise. C’est la fin du lieu de travail
 

Avenir du travail et pratiques actuelles 

A titre personnel et collectif, l’avenir de son emploi et le futur du monde du travail dépend d’abord de la culture d’entreprise de son entreprise et de sa capacité à assimiler les grands mouvements actuels qui sont faits de modes et de tendances de fonds. Prenez les exemples de l’image ci-dessous : 
 
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Est-ce, qu’à la date où vous découvrez cet article, votre entreprise a mis en place l’un des pratiques ou tendances présentées ci-dessus ? Classeriez-vous ces pratiques managériales ou organisationnelles dans la colonne « Déjà fait », « Nous y pensons actuellement » ou « Vous n’y pensez pas ! » ?
Juste du bon sens, pensez vous que les dirigeants d’entreprises qui ne voient pas l’intérêt de rendre leur organisation plus flexible, d’interdire les réunions après 18h00 ou de réfléchir aux démarches d’innovation managériale auront le même futur du travail que des entreprises qui embrassent ce genre de pratique depuis longtemps ? 
 
VOTRE avenir du travail dépend de VOS pratiques managériales actuelles. Et nous pouvons aller encore plus loin avec le dessin ci-dessous emprunté à Emmet Brown (inventeur de la fin du 20e) :
 
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En prenant la ligne horizontale du temps qui va vers le futur du travail tel qu’il est annoncé par les experts que j’ai cité plus haut, l’avenir du travail de VOTRE entreprise n’est pas une avenir préétablis qui correspondra à tout ce que vous pouvez lire sur le sujet.
 
La raison est que l’avenir de votre travail dépend d’abord de votre culture d’entreprise.Exemple. Les entreprises qui n’en sont encore qu’aux prémices de leur transformation digitale en 2018 n’auront pas du tout le même avenir que celles qui travaillent déjà sur le sujet depuis longtemps. Si elles survivent…  

L’avenir du travail, par où commencer ?

Je vous propose 3 étapes, simples à écrire mais plus compliquées à mettre en oeuvre, pour concevoir un avenir du travail qui sera en phase avec les valeurs du moment. 
 
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1> Les valeurs d’entreprises ne sont plus gravées dans le marbre

Elles sont désormais inscrites sur un post-it collé sur la porte du frigo ! La société évolue rapidement et votre entreprise doit évoluer avec elle sous peine de ne plus être attractive pour vos candidats et de ne plus être capable de devancer les attentes de vos clients. Je ne dis pas que toutes ses valeurs doivent forcément être sociétales, le poids de l’histoire de l’entreprise a forcément un effet sur ses valeurs. Simplement ne devenez pas Uderzo et ses catastrophes industrielles qu’il enchaine en refusant de moderniser sa franchise. 
 

2> Identifiez les valeurs sociétales actuelles

Du moins, celles avec lesquelles vous êtes en contact. Conviez tous vos collaborateurs qui sont en relation avec l’extérieur à une réunions de réflexion sur le sujet : vos équipes commerciales, recruteurs, ambassadeurs écoles,… Bannissez toute réflexion qui commence par «Ahhh, les jeunes de maintenant» ou par «à l’époque». Ne jugez pas, observez !
 

3> Identifiez les valeurs actuelle de votre entreprise

Certes, à la mode en ce moment. Commencez par identifier les valeurs actuelles ET réelles de votre entreprise. Pas celles inscrites sur votre site web et qui datent peut-être un peu ! Demandez autour de vous : «si je te demande quelles sont les valeurs de la boite, qu’est ce qu’il te vient spontanément ? ». Vous aurez peut-être des surprises…  
 

4> Identifiez les écarts 

Reprenez les valeurs sociétales que vous avez identifiés en 2> et déduisez-en les similitudes ou écarts avec les vôtres.
J’aime citer l’exemple de cette grande entreprise du domaine pétrolier qui avait pour habitude de recruter des ingénieurs pour une carrière unique et qui s’est retrouvée confronté à des développeurs web d’avantage intéressés par le nom qu’ils allaient pouvoir ajouter à leur portfolio que par le fait d’avoir un CDI.

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